Un départ qui donne des envies
Lundi matin, à la machine à café, vous apprenez que votre collègue va quitter votre société. La raison ? Il va suivre sa compagne dans une autre région. Votre petite voix intérieure vous dit alors « quelle chance il a ! ».
La chance de découvrir une nouvelle région bien sûr, mais aussi de quitter votre société ! Vous aimeriez, vous aussi, avoir une bonne excuse pour changer de travail…
Cette histoire peut nous arriver aussi, alors que l’idée de partir ne nous avait pas encore effleuré l’esprit. Ce qui arrive à l’autre agit alors comme un révélateur de ce que nous ressentons profondément, sans vouloir le voir. Cette prise de conscience peut nous aider à prendre les bonnes décisions.
Des déclencheurs inattendus
Cet événement déclencheur peut se manifester de différentes manières. Il peut nous arriver à nous directement. Par exemple, alors que vous ne demandez rien, un cabinet de recrutement vous contacte après avoir parcouru votre profil Linkedin. Vous précisez bien au recruteur que vous n’êtes pas « vraiment » en recherche, que vous ne pensez pas à changer de travail, mais il vous présente quand même un poste. Après réflexion, cela devient une évidence : vous avez besoin de changer d’air.
De la même manière, vous ne vous étiez pas posé la question avant. Eh oui, dans nos journées bien remplies nous n’avons pas le temps de réfléchir à l’essentiel « est-ce que je suis toujours bien dans mon job ? ». Grâce à cet appel inattendu vous prenez conscience que vous avez besoin de changer de travail.
J’entends également souvent des personnes qui disent « j’ai été licencié il y a 2 ans, j’ai pris ça pour une catastrophe au départ et puis j’ai retrouvé un poste qui me correspond beaucoup plus, finalement ce licenciement a été une chance ! ».
Et si rien ne se passe ?
Ces « excuses » et ces déclencheurs sont donc les bienvenus. Le problème, c’est que ces événements libérateurs ne se produisent pas toujours.
Pour certaines personnes, le fait de ne pas se rendre compte que leur emploi ne leur correspond plus, le fait d’encaisser les difficultés sans oser partir peut conduire au burn-out. Sans aller jusque-là, on se réveille parfois un peu tard en se disant « pourquoi je n’ai pas changé avant ? ». Eh bien tout simplement parce qu’il est confortable de ne pas changer. C’est bizarrement plus confortable de ne rien faire que d’encaisser des difficultés pendant de longs mois.
Pour éviter ce statu quo, j’ai imaginé une technique : la « bonne excuse ». Cette méthode nous aide à prendre la bonne décision quand les choses nous paraissent obscures.
La technique de la « bonne excuse » : se mettre en situation pour prendre la bonne décision
« Est-ce que ça me soulagerait d’avoir une bonne excuse ? »
Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de trouver une fausse excuse, mais bien de se mettre en situation pour révéler vos envies enfouies. Pour comprendre cette technique, nous allons changer d’angle.
Sortons de l’univers du travail et imaginons maintenant la situation suivante : vous êtes invité(e) à une soirée et vous hésitez à accepter l’invitation. D’un côté vous vous dites que ça peut être sympa et que ça ferait plaisir à votre ami Bruno. Et puis, d’un autre côté, vous avez besoin de temps pour vous et le week-end a déjà été bien rempli… Vous ne savez donc pas quoi faire. Posez-vous alors cette question : « est-ce que ça me soulagerait d’avoir une bonne excuse ? » Si la réponse est oui alors maintenant vous le savez : vous n’avez pas envie d’aller à cette soirée !
Cette question peut se décliner pour de nombreuses situations :
Est-ce que ça me soulagerait d’avoir une bonne excuse pour…
… démissionner ?
… refuser ce projet ?
… demander à changer d’équipe ?
Cette technique est une bonne manière de se mettre à son écoute et de prendre la décision qui nous convient.
Une alternative qui fonctionne très bien
Voici une autre manière d’aborder cette technique. Si vous avez du mal à visualiser la « bonne excuse », prenons le problème à l’envers. Revenons à notre exemple de la soirée chez Bruno. Vous ne savez toujours pas si vous avez envie d’y aller ou pas… Imaginez que le téléphone sonne, c’est Bruno qui vous appelle « je suis désolé, je suis obligé d’annuler la soirée… ». Comment vous sentez-vous ? Soulagé ou déçu ?
Utilisons maintenant cette approche dans votre vie pro. Vous ne savez pas si vous vous voulez rester dans votre entreprise ou changer de travail. Prenez alors une feuille blanche, notez en haut « Mon patron m’annonce que je suis licencié » et tracez trois colonnes. Dans la première colonne notez « ça me soulagerait », dans la deuxième « je serais déçu » et, dans la troisième, notez ce qui vous paraît pertinent par rapport à votre situation, par exemple « je serais en colère », « ce serait la catastrophe » ou « ce serait génial ». Fermez les yeux, immergez-vous dans cette situation et essayez de voir de quel côté penche la balance.
Alors, vous restez ou vous changez d’air ?
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